Après presque trois décennies de guerre contre les tribus insoumises, le Protectorat accélère le parachèvement de ce qu’il appelle la «campagne de pacification». À la frontière du Haut et de l’Anti-Atlas, les derniers résistants rendent les armes en 1934, tandis que l’armée coloniale pousse sa chance jusqu’à occuper Tindouf…
Lorsque Ben Abdelkrim Khattabi dépose les armes le 30 mai 1926, le monde, peu après la Guerre du Rif (1921-1926), certains pensent que le Maroc est entièrement soumis. En réalité, c’est encore loin d’être le cas. De vastes régions du royaume, aussi étendues que le Tafilalet, le Haut-Atlas central, une partie de l’Oriental et les plateaux de l’Anti-Atlas échappent encore totalement à l’autorité du Protectorat. C’est dire encore l’ampleur du défi que la Résidence Générale appelle «campagne de pacification», et qui a commencé dès le début du XXème siècle, avant même l’établissement formel du Protectorat sur le Maroc en 1912.
Mais, à l’aube des années 1930, de nombreuses tribus poursuivent la lutte contre les troupes coloniales, qui éprouvent toutes les peines du monde à pénétrer ces régions toujours hostiles. C’est pourquoi les autorités françaises décident de créer, en 1931, le «commandement des confins marocains». Outre le renfort de prestigieux noms de l’institution militaire, l’armée mobilise de nouveaux équipements dont l’aviation, qui fait d’importants progrès durant cette période de l’entre-deux guerres. Car à Paris, le cas du Maroc devient urgent.
Par Sami lakmahri
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