Depuis sa première tentative pour obtenir l’organisation d’une Coupe du monde de football, le royaume enchaîne les désillusions. Entre 1994 et 2010, quatre candidatures sont déposées sans le moindre succès. Pourquoi et comment le Maroc traîne-t-il ce qui ressemble bien à une malédiction ?
Un absurde entêtement ou un modèle de persévérance ? Aujourd’hui encore, l’épopée marocaine pour l’organisation de la Coupe du monde de football fait débat. Une question néanmoins reléguée par l’actualité cataclysmique qui ébranle le monde du ballon rond. La carapace de la FIFA est en effet sérieusement ébréchée par une série d’affaires de corruption supposée. Le 2 juin dernier, un membre éminent de l’organisation passe à table devant les enquêteurs du FBI. Chuck Blazer, membre du comité exécutif de la FIFA entre 1996 et 2013 et secrétaire général de la Concacaf (Amérique du Nord, Amérique centrale, Caraïbes) de 1990 à 2011, fait enfin voler en éclats le secret de polichinelle. Selon ses révélations, la FIFA n’octroie pas les Coupes du monde sur la seule base des dossiers. Elle les vend au plus offrant, tout simplement. En attendant les résultats de l’enquête américaine, ces révélations ont de quoi remettre en cause toutes les organisations de Coupes du monde dans un passé récent. Les échecs des candidatures marocaines sont-ils donc imputables à ce seul milieu infesté de corruption qu’est la FIFA ? La réalité n’est pas aussi simple. Sans minimiser l’importance des intérêts économiques de l’institution zurichoise, organiser une coupe du monde n’est pas qu’une question de gros sous. Depuis les années 1980, elle est une affaire d’États. Outre les retombées financières inhérentes à ce genre d’évènement, accueillir un Mondial est aujourd’hui une vitrine d’exposition inégalée. Pendant le mois où se déroule la compétition, le pays hôte est au centre du monde. Un privilège naturellement envié de tous.
Par Sami Lakmahri
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