Ahmed Benani, politologue et anthropologue des religions, atteint d’un mal incurable, est décédé le 20 octobre dernier, à l’âge de 68 ans, en Suisse. Une cérémonie aura lieu demain, jeudi 27 octobre, à Lausanne.
Ce natif de Meknès, fils d’un théologien résistant et révolutionnaire, a rejoint les rangs des trotskistes au cours de ses études universitaires en sciences-politiques à la Sorbonne (Paris) et à l’Université de Lausanne. Juste avant de défendre sa thèse, il s’engage pour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en Asie du Sud-Est puis en Afrique. Ses affiliations politiques le poussent à défendre les droits humains ainsi que la « citoyenneté républicaine » et à s’opposer, avec virulence, au régime marocain. Il prendra d’ailleurs le décision, très difficile, de ne plus jamais rentrer dans son pays natal. Et avait coutume de se décrire comme un « musulman laïc ». Après ses études, Ahmed Benani a été professeur de l’histoire et sciences des religions à l’université du Gymnase de Chamblandes à Lausanne. Dans les années 1990, il est également chargé de cours de sociologie religieuse à l’Université de Lausanne. Très proche du professeur Mohammed Arkoun, voire disciple, il était aussi, en Suisse, le voisin et l’ami d’un autre « géant », disparu récemment, Hocine Aït Ahmed, grand militant algérien. C’est d’ailleurs à Ahmed Benani que Hocine Aït-Ahmed avait confié la correction de son ouvrage « Mémoires d’un combattant ».
En plus de ces activités universitaires, Ahmed Benani a donné dans le monde entier de nombreuses conférences sur le rapport entre politique et religion. L’un des ses cheval de bataille était l’éducation de la jeunesse et le développement de son esprit critique. Il militait aussi, avec ferveur, pour un rapprochement entre le Maroc et l’Algérie.
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