En route pour l’Egypte, en 1798, Napoléon et son armée font escale à Malte, histoire d’annexer l’archipel à son empire. Là, il ordonne la libération immédiate de tous les captifs musulmans, dont beaucoup de Marocains. Geste humanitaire ou calcul colonialiste ?
Rien ne présageait que le héros de la guerre d’Italie et le commandant en chef de l’Armée d’Orient, Napoléon Bonaparte, allait avoir des rencontres de ce type avec les captifs musulmans de Malte. Et pourtant, plusieurs milliers d’entre eux se sont trouvés, brusquement, en face de lui et de son armée, alors en route pour son expédition en Egypte en 1798. Ils ont vécu avec lui, ou contre lui, une expérience intense et fructueuse qui mérite d’être revisitée et clarifiée. De cette rencontre à la portée historique, des événements riches en enseignements se produisent durant les trois années qui vont réunir les deux parties. D’une part, l’intervention militaire des Français dans un pays musulman comme l’Egypte suscite chez ces captifs des réactions de solidarité et de soutien avec le peuple égyptien dans sa résistance contre l’Armée d’Orient. D’autre part, leur présence auprès de cette dernière et de son administration en Egypte leur offre une occasion unique de partager avec les Egyptiens cette expérience coloniale pas comme les autres.
Le temps des chevaliers
Grâce à leur position géographique au large de la Méditerranée et leur voisinage avec les pays musulmans de la rive sud, les Chevaliers de l’Ordre de Malte consacraient l’essentiel de leurs activités militaires à intercepter les équipages des bateaux musulmans et à mener des incursions sur les côtes maghrébines dans le but d’y prendre des captifs et du butin.
Par Mohamed Haouach
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