Il y a 35 ans, des milliers de réfugiés sahraouis sont pris en otages dans les camps de Tindouf. retour sur les raisons et les conditions qui les ont poussés à partir loin de leurs terres.
Le 17 juin 1970, Mohammed Bassiri, fondateur de Harakat Tahrir Saqiat Al Hamra wa Wadi al-Dahab (Mouvement de libération de Saqiat El Hamara et Wadi al-Dahab), organise une manifestation pacifique contre l’occupation espagnole dans la ville de Laâyoune. L’armée franquiste réagit violemment en tirant sur la foule. Une dizaine de personnes sont tuées, tandis qu’on ne compte pas les blessés. Quant à Mohammed Bassiri, il disparaît dans les geôles de l’occupation espagnole. Une histoire prend fin, une autre commence. Profondément touché par ces événements, un jeune sahraoui, étudiant alors à l’université de Rabat, ronge son frein en pensant à la riposte. El Ouali Mustapha Sayed, brillant étudiant en droit et membre actif de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), originaire de Tan-Tan où sa famille s’est installée après la défaite de l’Armée de libération du sud marocain (opération Ecouvillon), frappe à toutes les portes. Il parvient à regrouper autour de lui une dizaine d’étudiants sahraouis, et tente d’obtenir le soutien des partis de l’opposition marocaine. Dans un mémorandum présenté en janvier 1973 à la section d’Alger du Tanzim, branche armée de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), le jeune sahraoui approuve l’idée de l’intégration du Sahara espagnol au Maroc : «Et on peut dire que la région était une province marocaine, comme toutes les autres provinces», conclut-il dans ce texte qui a été publié par le journal Al Ikhtiyar Ataouri dans son édition du 19 octobre 1977.
Par Younes Messoudi
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