Retour sur l’histoire politique du Maroc depuis l’indépendance, ses réussites et ses échecs. Avec, en filigrane de cet essai de périodisation, le rapport si complexe entre le pouvoir et la démocratie.
En 1956, le Maroc recouvre son indépendance. Grâce à la lutte du peuple marocain, encadrée essentiellement par le Mouvement national, le roi est rentré de son exil. Ce mouvement a refusé de mener des négociations avec la France sur les fondements de l’édification d’un Etat marocain indépendant, pour rester fidèle au pacte implicite qui avait lié le Mouvement national à la monarchie lors de leur lutte commune pour l’indépendance. Le Mouvement national avait considéré que les bases fondatrices d’un Etat marocain indépendant devaient faire l’objet d’un arrangement avec le roi et personne d’autre. Il est à rappeler que la revendication de la démocratie était liée à celle de l’indépendance dans le manifeste pour l’indépendance du 11 janvier 1944 présenté par le Mouvement national au sultan Mohammed V, aux représentants de la France et des Alliés. Le dernier paragraphe de ce manifeste prévoit « de laisser à Sa Majesté le soin d’établir un régime démocratique comparable au régime de gouvernement adopté par les pays musulmans ». Après l’indépendance, c’est la monarchie qui devient le centre réel du pouvoir et le Mouvement national n’y est impliqué que partiellement. La question de la démocratie, telle qu’elle a été traitée par le régime, est passée par six phases.
Par Mohammed Sassi, membre dirigeant du psu et professeur universitaire
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