La question de l’utilisation d’armes chimiques par l’Espagne lors de la Guerre du Rif fait à nouveau surface. Cette fois-ci, le gouvernement espagnol serait prêt à ouvrir le dossier et donner suite à l’Assemblée mondiale amazighe, qui réclame réparations.
C’est une victoire symbolique. Dans un communiqué de presse, l’Assemblée mondiale amazighe (AMA) annonce que le gouvernement espagnol, dirigé par le conservateur Mariano Rajoy, est disposé à donner suite à une demande de l’ONG concernant l’utilisation d’armes chimiques par l’armée espagnole pendant la Guerre du Rif (1920-1926). Pour rappel, l’AMA avait adressé, en 2015, une lettre au roi Felipe VI où elle sollicitait « réparation pour préjudice passé ou présent causés par la guerre chimique entre 1921 et 1927». Le monarque avait alors transféré le courrier au ministère espagnol des Affaires Etrangères. Ensuite, plus rien. Or, lors d’une assemblée nationale qui a eu lieu au début du mois de février 2018, un élu de la Gauche républicaine catalane (ERC) a remis le sujet au cœur de l’actualité, en interrogeant le ministre des Affaires étrangères, Alfonso Dastis. Ce dernier a alors annoncé que l’Espagne était prête à discuter du dossier. La réponse est encore vague, mais permet d’espérer certaines avancées. En attendant, selon l’AMA, 80% des cas de cancer traités à l’hôpital Avicenne de Rabat proviennent du Rif et seraient la résultante des armes chimiques utilisés au cours de cette guerre.
Au moins un début de reconnaissance des faits historiques.
Quant aux compensations, il faudra attendre la semaine des quatre jeudis.