Retour sur les tribulations, parfois surprenantes, du sultan Mohamed Ben Arafa pour avoir le droit de s’installer à Tanger en 1955. Que cachaient-elles ? D’où provenaient-elles ?
Quand les Français déposèrent le sultan Ben Youssef le 20 août 1953, l’une de leurs premières décisions, dès le 21 août, fut d’enjoindre au mendoub de Tanger, à travers le grand vizir Mohamed El Mokri, à procéder à quatre sommations telles qu’elles sont énumérées dans un télégramme envoyé à la cité internationale. La première, « faire dire à partir de 13h00 la prière au nom de Moulay Arafa ». La deuxième, « faire lire et signer aux notables marocains de Tanger réunis à la mendoubia l’acte d’allégeance au nouveau sultan ». La troisième, « accompagner la sortie de la prière du soir à la Grande Mosquée par la musique militaire». Et enfin, la quatrième exigence était de « tirer 101 coups de canon en l’honneur du nouveau règne ».
Si le mendoub de Tanger, Ahmed Tazi, s’acquitta sans problème des deux premiers points, les deux derniers furent difficiles à faire accepter à l’administrateur de la zone et aux autorités du Comité de contrôle, l’organe constitué de plusieurs États étrangers chargés de gouverner la ville. L’administrateur-adjoint, un Français, le demanda à l’administrateur mais ce dernier refusa tout net, alléguant que la parade militaire et les coups de canon risqueraient de troubler l’ordre public dont il était le premier responsable. Le ministre d’Italie, président intérimaire du Comité de contrôle, se montra conforme avec la décision de l’administrateur, ainsi que les ministres représentants du Portugal et des États-Unis.
Par Adnan Sebti
Lire la suite de l’article dans Zamane N°100 (mars 2019)