Houcine Slaoui a façonné toute une génération de mélomanes en révolutionnant la chanson populaire marocaine. Retour sur une légende aussi brillante qu’une étoile filante.
Été 1937. Tous les regards se tournent vers l’Exposition universelle qui se tient alors à Paris. Si les deux stars de l’évènement sont sans contexte les pavillons allemand et soviétique, l’aile consacrée à l’Afrique du Nord attire tout de même quelques curieux en mal d’exotisme. Le Maroc, alors sous protectorat français, envoie quelques Halqas (groupes de théâtre de rue) en guise de vitrine culturelle. L’une d’entre elles attire l’attention d’un cabaretier parisien. Son regard se porte particulièrement sur un jeune musicien à la voix mélodieuse et au teint mulâtre. Le jeune homme se voit de suite proposer un contrat. La carrière peut alors commencer pour Ben Bouchaïb, le chanteur qui, quelque temps plus tard, deviendra Houcine Slaoui et révolutionnera la chanson populaire marocaine. Houcine Slaoui n’a que 17 ans lorsqu’il participe à l’exposition parisienne. Pourtant, même à cet âge, Houcine Slaoui fait déjà fureur au Maroc. Les tournées qu’organise sa « halqa » connaissent un franc succès auprès des badauds, séduits par la voix enivrante et les belles mélodies du jeune chanteur. Enfant déjà, Houcine avait pour habitude de sécher l’école pour se réfugier dans un cimetière afin de jouer de la musique ! Étrange décor pourtant. Mais le petit slaoui trouvait en cet endroit le calme et la quiétude nécessaires, que tout artiste affectionne. À l’aide de son instrument de fortune –un bidon et des rayons de roue de vélo en guise de cordes- le petit Houcine s’entraînait sans cesse à élaborer sa musique. Et quelle musique !
Par Reda Mouhsine
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