Celui qui était désigné, comme un des médecins personnels du roi Hassan II, vient de décéder le 1er janvier 2015. Né à Fès en mai 1934 et lauréat de la Faculté de médecine de Montpelier en 1961 (spécialité en néphrologie), il fut parmi les premiers médecins du Maroc indépendant. Il a contribué à la mise en place d’une école de médecine marocaine en chapeautant le service de néphrologie et de réanimation à l’hôpital d’Avicenne à Rabat, et en encadrant la formation de plusieurs médecins en tant que professeur, et en tant que doyen de la Faculté de médecine de 1969 à 1974.
Ce sont ces qualités académiques et pédagogiques qui ont fait qu’il eût participé à plusieurs aréopages pour la réforme de l’enseignement supérieur.
Homme de culture, il a été depuis 1982 secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume. C’est grâce à lui que cette instance a publié plus de 150 titres qui touchent à plusieurs sphères de la connaissance et a organisé plusieurs rencontres de haut niveau, faisant appel à des figures de renommée internationale.
Lors du dégel des relations maroco-algériennes en juin 1988, feu Hassan II l’avait nommé ambassadeur à Alger, comme pour signifier que l’état de santé des relations des deux pays avait besoin d’une personne capable de faire le bon diagnostic et administrer la bonne posologie.
Ouvert d’esprit, Abdellatif Berbich était imprégné de la culture arabe et conscient de la diversité de la culture marocaine. Il méritait, sans conteste, l’attribut de « Hakim », non pas parce qu’il était médecin, mais surtout pour ses qualités humaines.