En Égypte, Abdelfattah Al-Sissi se rêve en nouveau Pharaon. Encore faut-il bâtir une cité digne de son ambition. C’est désormais chose faite avec le lancement d’un chantier pharaonique, censé abriter une nouvelle capitale administrative pour le pays. Le chef d’État a récemment annoncé un projet de « cité idéale » du XXIe siècle. Située à 60 kilomètres à l’Est du Caire, elle devrait décongestionner la capitale actuelle, dont la population atteint les 18 millions d’habitants. En revanche, le projet est bien entravé par des polémiques. La Constitution égyptienne cite expressément Le Caire comme capitale administrative. La situation choisie pour le projet s’expliquerait ainsi par une potentielle annexion de la future cité au Caire. Mais la tâche ne sera pas facile, surtout que le projet est situé dans une région désertique qu’il faudra relier par voie ferrée. Autre polémique, le gros budget alloué à la nouvelle capitale atteint près de 47 milliards de dollars, au moment où l’économie du pays dépend des bailleurs de fonds internationaux. Si le chantier prend forme malgré cela, Le Caire risquerait de perdre de son attrait historique qui atteste d’une importance grandissante depuis l’époque des Pharaons. Ces derniers ont en fait une capitale, appelée alors Memphis. Son expansion s’est confirmée lorsque les communautés coptes chrétiennes s’y sont installées. Sous les Fatimides (969 – 1171), la ville a pris l’appellation du Caire et son importance s’est réaffirmé, avec la construction de la Mosquée Al Azhar (970) et la création de l’Université Al Azhar (972).
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