Le Maroc a toujours entretenu des relations diplomatiques avec les nations chrétiennes d’Europe. Mais il n’a jamais eu de représentations diplomatiques permanentes chez ces nations…
De leur côté, les gouvernements européens se sont contentés de nommer des consuls chargés de veiller aux intérêts, notamment commerciaux, de leurs sujets sans jamais nommer d’ambassadeurs permanents en terre marocaine. Pour parer à une urgence diplomatique, ou négocier une affaire jugée importante, les souverains de part et d’autre dépêchaient des émissaires extraordinaires pour des missions limitées dans le temps et dans leur portée.
Une diplomatie de guerre
Les premiers ambassadeurs européens qui ont foulé le sol marocain, étaient principalement des émissaires chargés de négocier le rétablissement de la paix entre les deux parties, c’est-à-dire de mettre fin aux hostilités. Car la règle dans les relations avec « les infidèles » était plutôt la confrontation tant que les non-musulmans, en principe faisant partie du « domaine de la guerre », n’ont pas rejoint le « domaine du pacte » (Dar al‘Ahd). Jusqu’au XVIIIème siècle, l’émissaire européen qui arrivait au Maroc venait essentiellement pour négocier le rachat des captifs de guerre, ou payer une rançon annuelle (jizya) qui garantissait la sécurité des marins européens lors de leur passage près des côtes marocaines. Ainsi, en 1693, arriva à la cour de Moulay Ismaïl à Meknès l’ambassadeur français Pidou de Saint-Olon avec, pour mission principale, de racheter les captifs français et de conclure un traité de paix pour parer à de nouvelles prises de captifs dans le futur.
Par Mohamed El Mansour
Lire la suite de l’article dans Zamane N°110 (Janvier 2020)