Homme de culture, de communication et de dialogue, «M’sieur Hans» est Allemand de naissance, Marocain de cœur. Et Tangérois à 100 %, ou presque. C’est pour cela que Zamane accueille, aujourd’hui, un invité inhabituel, au profil et au parcours inhabituels. Il a accompagné l’histoire du Maroc et connu quelques uns de ses plus illustres personnages. Il nous raconte tout cela, et plus encore, avec beaucoup de cœur…
«M’sieur Hans» ne passe jamais inaperçu. Il est tout de suite reconnu par les serveurs à l’entrée d’un ancien restaurant du centre-ville de Tanger. Après des retrouvailles théâtrales, Hans Tischleder, vêtu de son inimitable et large burnous clair, dégaine tel un magicien, un grand cadre dans lequel il a glissé une photo du même format. Son objet précieux en main, il se précipite au fond du restaurant où il montre du doigt une chaise en particulier. Il s’écrie, d’une voix rauque et d’un français à fort accent allemand : «C’est ici que j’ai pris cette photo». Hans daigne enfin retourner le cadre. Sur la photo, l’écrivain Mohamed Choukri est installé précisément sur le lieu indiqué. Aussitôt, c’est tout le personnel du restaurant qui se penche au dessus de l’épaule de l’Allemand, pas peu fièrs de ce moment de nostalgie. L’écrivain maudit, devenu icône de Tanger, y parait souriant et décontracté. Hans dit de lui qu’il était son ami, mais qu’en même temps Choukri n’avait pas d’amis.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°112 (Mars 2020)