Elle a été la dernière reine de la Maurétanie tingitane. Et pourtant, Cléopâtre Séléné, épouse de Juba II, n’a jamais oublié ni ses parents ni ses racines: Cléopâtre et Marc-Antoine, la dynastie des Ptolémée, et l’Egypte très marquée par la culture grecque. Malgré les efforts de Rome pour qu’elle oublie son héritage, Cléopâtre Séléné a tout au long de son règne laissé des traces de sa culture.
Lorsqu’on pense à Cléopâtre Séléné, on ne peut s’empêcher de croire au fameux “cercle de la vie” et à la force du destin. Car Cléopâtre Séléné n’est pas n’importe qui. Elle est la fille de deux légendes de l’Antiquité, Cléopâtre VIII et Marc-Antoine, qui lui ont donné la vie (ainsi qu’à son frère jumeau Alexandre Hélios) le 25 décembre de l’année 40 avant Jésus-Christ. Elle, Séléné (qui est en fait assimilée à la déesse Isis), la lune. Lui, Hélios, le soleil. Deux éléments opposés mais complémentaires. L’arrivée au monde de ces deux bébés ne calme pas les ambitions de puissance de Cléopâtre et Marc-Antoine. Au contraire, ils rêvent toujours de constituer un empire oriental indépendant. D’ailleurs, lorsque Cléopâtre Séléné atteint sa sixième année, ses parents la nomment “Reine de la Cyrénaïque” (Libye actuelle). C’est l’une des raisons qui pousseront Rome à entrer en conflit avec l’Egypte et à refréner les ardeurs de Marc-Antoine, devenu l’ennemi public numéro 1 de l’empire romain.
Par Younes Messoudi
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