En mai 1960, le gouvernement Abdellah Ibrahim est évincé et le roi MohammedV nomme dans la foulée une nouvelle équipe avec à sa tête son propre fils. Officiellement vice-président du Conseil, le futur Hassan II remplit en réalité les pleines fonctions de Premier Ministre. Une initiation pour lui, un scandale pour ses opposants. Quel bilan tirer de ce mandat princier ?
Entre le 27 mai 1960 et le 4 mars 1961, les décrets du pouvoir exécutif sont signés d’un drôle de nom : El Hassan Ben Mohammed. C’est la seule période de sa vie où, aux yeux de l’administration, son nom n’est pas adjoint à un qualificatif royal. Car à cette époque, le futur Hassan II n’est pas seulement prince héritier, il est un acteur majeur et partisan de l’exécutif politique marocain. De fait, la traditionnelle distance de la monarchie vis-à-vis de l’échiquier politique vole en éclat. Ce sont les prémisses d’un absolutisme qui sévit au moins tout au long des années 1960.
Avant ce tournant inattendu, le futur Hassan II n’est pas non plus un inconnu dans le champ politique. C’est même tout le contraire. Très jeune, il se pose déjà comme l’intermédiaire incontournable entre le mouvement national et le Palais durant la fin du Protectorat. Jusqu’en 1956, s’il suscite déjà la méfiance de certains ténors du nationalisme, il demeure une figure importante de la libération nationale et fait généralement consensus.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°112 (Mars 2020)