Six années après la déroute des armées arabes face à Israël, la guerre embrase de nouveau le Moyen-Orient. Cette fois, Hassan II ne laisse pas filer l’occasion d’y jouer un rôle. Récit de la confrontation entre les FAR et le Tsahal. Mais pas que…
D’un côté la « guerre du ramadan », de l’autre la « guerre du kippour ». En ces deux périodes sacrées de l’année 1973, débute le troisième conflit armé opposant Israël à une coalition de pays arabes dont le Maroc. La guerre, dite également «d’Octobre», n’est en réalité que le second opus de celle des «Six jours» qui s’est déroulée en juin 1967. À cette date, l’état hébreu n’a eu besoin que de quelques heures et une attaque surprise pour mettre à genoux la grande armée égyptienne, fierté du monde arabe. C’est donc dans une logique de revanche que le nouveau président Saddate rumine une vengeance. Cette fois, il souhaite le scénario inverse, c’est-à-dire une attaque surprise contre Israël. L’égypte ne peut se passer du concours de ses alliés arabes, d’Orient et d’Occident. Plus d’un an avant le déclanchement de la guerre d’Octobre, l’état-major des armées du Caire entreprend des visites afin de sonder les intentions des potentiels futurs alliés en Afrique du Nord. Au Maroc, cette proposition est une aubaine pour Hassan II qui souhaite clore définitivement le douloureux chapitre qui l’oppose à son armée. Rien de telle qu’une guerre loin des bases marocaines contre un ennemi commun pour remettre de l’ordre dans les affaires internes, entachées par deux tentatives de coup d’état. De surcroît, une participation des FAR rehausserait le prestige du monarque marocain à l’extérieur comme à l’intérieur du pays. Le projet de la guerre d’octobre est donc parfaitement compatible avec la stratégie prévue par Hassan II.
Par Sami Lakmahri
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