À Talat n Yaaqoub, il y aura désormais un avant et un après le séisme d’El Haouz, qui a frappé en septembre 2023.
Au flanc de la montagne sur la route, entre Ijoukak et Ouled Behil, avant d’aborder Tizi n Tasst ou le col de Tasst, se niche un lieu riche en histoire, Talat n Yaaqoub, fief d’une zaouïa, celle de Tassaft (le peuplier) qui a fait parler d’elle. Le lieu, repris par des journalistes lors du séisme qui a frappé le Haouz et le Dern (la montagne), a été souvent altéré, comme c’est souvent le cas, pour Talat (le diminutif de Tala, qui veut dire «source» en amazigh, et qui donne par épenthèse Tahla), prononcé improprement Lathlat (mardi), ce qui est une incongruité.Or la toponymie, comme le dit un grand connaisseur de la région, le colonel Justinard, quand elle est exactement recueillie, peut avoir tant d’importance pour la connaissance du pays. C’est au colonel Justinard, grand berbérisant, que nous devons la découverte d’un texte qui parle de la zaouia et de ses tribulations avec le Makhzen. Dans des malles à l’abandon, dans la mosquée de Tinmel, Justinard découvrit un manuscrit qui parlait des démêlés du chérif de la zaouïa, d’ascendance idrisside, sidi Brahim, avec le Makhzen. Le texte fut rédigé par son fils, Abdellah Ben Brahim, dit Tassafti, et porte le tire de «Rihla». Il fut traduit par ce même Justinard, puis l’historien Ali Sidki Azyakou, un enfant du cru, reprit le texte, fort de sa connaissance de la région, sous le texte initial de l’auteur, «Rihla al-wafid»,publié par l’Université Ibn Tofail de Kénitra.
Par Hassan Aourid
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