Elle est probablement la bataille la plus emblématique du Maroc hors de ses bases. L’expédition des Saâdiens par-delà le Sahara se solde par une confrontation avec le grand empire Songhaï qui vit à cette occasion son crépuscule…
« Terrorisés par les armes des Marocains, les guerriers Songhaïs s’enfuient et abandonnent le champ de bataille ». Nombreuses sont les chroniques saâdiennes et même orientalistes qui rapportent cette version de l’histoire. Mais si la supériorité technologique de l’armée expéditionnaire marocaine ne fait pas de doute, la confrontation est plus âpre que rapportée. Les guerriers de «bilad Assoudan» connaissent déjà l’usage de la poudre à canon, possèdent même des fusils et ne sont en réalité dépassés que par l’artillerie d’une armée marocaine qui dispose de canons. Le rapport de forces technologique disproportionné est l’un des préjugés liés à cet épisode durant lequel le Maroc parvient à imposer son autorité sur une partie du territoire du Mali actuel, essentiellement dans la région de Tombouctou, à la faveur de sa victoire militaire lors de la bataille de Tondibi en mars 1591. Une entreprise parmi les plus osées de l’histoire du royaume et qui vient répondre à un changement de paradigme dans la région.
Par Sami Lakmahri
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