Sorti à la fin de l’été 2023, «Le Temps des combats» (éd. Fayard), nouvel effort autobiographie de Nicolas Sarkozy, l’ancien président français raconte sa relation avec le Maroc et la monarchie marocaine. Devant l’intérêt du sujet, Zamane vous a sélectionné les passages les plus saillants.
En 2009, j’en avais fini avec la première moitié de mon quinquennat. Je savais qu’allait démarrer la partie la plus difficile de mon mandat. Je ne bénéficiais plus de l’attrait de la nouveauté. Deux années et demie, c’était interminable pour les médias de l’instantané, et en même temps trop court pour que les premiers résultats de notre action puissent commencer à produire leurs effets. Je sentais la lassitude d’une partie des Français monter et leur impatience décupler. J’avais besoin de réfléchir et de changer d’air. L’opportunité de le faire est venue de l’initiative du roi du Maroc Mohammed VI. Il nous invitait à séjourner quelques jours dans sa résidence de Marrakech pour nous reposer et avoir l’opportunité d’un dîner et d’une réunion approfondie sur les relations entre nos deux pays. J’ai toujours aimé le Maroc. Des trois nations d’Afrique du Nord, elle est celle qui nous est la plus proche. La seule aussi qui a su digérer pacifiquement notre passé commun sans en éprouver la moindre amertume ou le plus petit ressentiment. La différence avec l’Algérie est saisissante. Il n’y eut pas de guerre entre nos deux pays. Cela compte dans notre histoire commune. Et puis, il s’agissait de Marrakech. Dès ma première visite il y a bien longtemps, je fus saisi comme un coup de foudre amoureux par la beauté de cette ville. J’y trouvai la lumière dont Majorelle tira le bleu qui porte son nom. J’y sentis la douceur de l’air descendant tout droit des froideurs de l’Atlas et qui arrive dans l’oasis que constitue la ville après avoir traversé le désert surchauffé.
Editing Zamane
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