«Taghounja», «hagouzza», «bayyada»… Le patrimoine immatériel amazigh est tellement riche par sa littérature et ses rites qu’on oublie souvent que sa terminologie a été pratiquement reprise puis traduite en darija.
C’est certainement dans la littérature dans ses différentes expressions que réside, en grande partie, le patrimoine immatériel amazigh. Celle-ci est orale et va du conte à la poésie lyrique (izlan, ghnouj) épique (tamdyazt), la devinette (timizra), les chants (tamawayet), les différentes danses (Ahidus, Ahwash) avec des survivances guerrières ou des arts martiaux (les acrobaties de Hmad Ou Moussa). Mais ce serait réducteur que de puiser ce patrimoine dans la littérature seulement. On le retrouve aussi dans les us, les coutumes et les mentalités qui demeurent vifs, même chez ceux qui ne parlent plus la langue amazighe. Le rite de taghounja, par exemple (et qui veut dire «cuillère»), déesse de la pluie qu’on se présente sous forme d’une grande flèche, habillée en femme (effigie), existe aussi bien chez les populations amazighophones que non-amazighophones. Les appellations du rite diffèrent quelque peu : taghounja, telghouja.
Par Hassan Aourid
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