La notion de vacances est liée à celle de tourisme. Au Maroc, le tourisme – dans le sens moderne du terme – n’existait pas. Et si le Protectorat l’a inventé, il l’a surtout prévu pour la grande et petite bourgeoisie européenne. Les Marocains attendront…
Des centaines de kilomètres de littoral, des chaînes de montagnes somptueuses, un ensoleillement permanent, des cités ancestrales, un patrimoine millénaire, et le tout à seulement quelques kilomètres des côtes européennes. La vocation touristique du Maroc semble aller de soi. Mais sans une stabilité politique, des routes, des guides et des hôtels, il est impossible de faire venir les touristes dans «le plus beau pays du monde».
Tel est l’immense chantier qui se dresse face aux premières autorités du Protectorat, établies dans le royaume chérifien depuis 1912. Pour l’occupant, le défi est de rendre le Maroc attractif, pas seulement pour d’éventuels touristes, mais d’abord pour un peuplement colonial, ainsi que pour les investisseurs. Les efforts pour équiper le pays en infrastructures modernes servent aussi l’essor, d’abord timide, du tourisme. Lorsque celui-ci se développe à l’orée des années 1920, nous sommes encore loin d’une industrie de masse, mais confinés plutôt dans un petit marché pour de riches aventuriers privilégiés. Ce n’est donc pas un hasard si les premiers hôtels modernes construits au Maroc sont des établissements de luxe, comme c’est le cas de La Mamounia de Marrakech (ouvert en 1925), du Balima à Rabat (1932) ou encore L’Excelsior de Casablanca (1918).
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°153/154