Dès le IVème siècle avant Jésus-Christ, trois royaumes berbères, connus, se partagent le Maghreb. Voici l’histoire et l’évolution politique de ces trois entités, tour à tour alliées, ennemies et proches des deux grandes puissances de l’époque, Carthage et Rome.
Avant l’islam, jamais la Berbérie n’avait été unifiée. Sous l’Antiquité, le noyau de l’unité fondamentale réside dans la tribu. “Ce que l’on sait à peu près sûrement, c’est que, parfois, l’un de ces rois arrivait par la force des armes à unir sous sa férule un certain nombre de tribus”, selon Mustapha El Kasri, auteur et journaliste. C’est ainsi que se sont établis, dès le IVème siècle avant J.C. trois royaumes qui se sont partagé le Maghreb : le Royaume des Maures (de l’est à l’ouest de la Moulouya à l’Océan Atlantique), le Royaume des Massaesiles (Numidie occidentale ou Berbérie centrale) et le Royaume des Massyles (Numidie orientale, proche de Carthage). C’est d’ailleurs au sein de ce dernier royaume que deux grandes figures, Massinissa (238-148 avant J.C.) puis son petit-fils Jugurtha (160-104 avant JC), ont essayé de faire de leur peuple un Etat indépendant et unifié. À la mort de son père, le roi Gaïa, Massinissa, héritier du trône des Massyles, s’allie avec Rome et contribue à la défaite de Syphax, tout-puissant roi des Massaesiles. Pour obtenir cette victoire, Massinissa a également bénéficié de l’aide d’un roi maure, nommé Baga, qui lui aurait prêté 4.000 cavaliers, selon l’historien romain Tite-Live. En guise de remerciement, Rome offre alors le Royaume Massaesiles à Massinissa.
Par Nina Kozlowski
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