Tout au long de son histoire contemporaine, le Maroc a eu affaire à l’Organisation des Nations Unies. D’abord pour faire valoir son droit à l’indépendance, puis, surtout, pour recouvrer l’intégrité de son territoire. Des manœuvres complexes où l’ONU a joué un rôle central. Récit d’une relation en dents de scie.
«L’ONU est un miroir grossissant de l’opinion internationale. S’y reflètent, jusqu’à l’excès, les espoirs et les angoisses des Etats et des peuples ». L’auteur de la citation connaît bien la maison. Il s’agit de l’Egyptien Boutros Boutros Ghali, secrétaire général de l’organisation entre 1992 et 1996. Siégeant à New York, l’ONU est créée sous sa forme moderne en 1945. Une année charnière pour l’humanité, qui vient de connaître l’un des conflits les plus sanglants de son histoire. C’est d’ailleurs pendant ce conflit que les dirigeants britanniques et américains se disent « convaincus que toutes les nations du monde […] devront finir par renoncer à l’usage de la violence. […] En attendant l’institution d’un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges ». En attendant, il reste un combat à gagner. Et c’est paradoxalement pour faire la guerre que l’embryon de l’ONU voit le jour lorsque 26 états signent la «Déclaration des Nations Unies» le premier janvier 1942. L’idée est d’officialiser l’effort de guerre contre les puissances de l’Axe et de s’engager à ne pas signer une paix séparée avec l’ennemi. Une stratégie de guerre donc, en vue de préparer la paix. L’organisation prend corps lors de la conférence de San Francisco en juin 1945 avec la ratification de la Charte des Nations Unies.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°93-94