De Mazagào à Mazagan, en passant par L’Mahdouma, avant de devenir El Jadida, le destin, entre mythes et réalités, de la plus portugaise des cités Marocaines.
Dans « Léon l’Africain », il n’est nulle part mentionné une ville de ce nom. Il parle d’Azemmour, de Tit, et de bien d’autres localités sans citer jamais Mazagan ou Mazighan comme semble le faire Al Idrissi bien avant lui. En tout cas, l’histoire moderne de la ville commence avec les Portugais.
La prétendue découverte grâce au hasard
Des chroniqueurs européens veulent faire croire que l’installation de comptoirs au sud d’Oum Errabia, et notamment celui de Mazagan, était pur fruit du hasard et ne répondait à aucun projet préétabli. Mais ce qui est presque sûr, d’après d’autres sources, c’est que les Portugais connaissaient déjà le site pour avoir pratiqué la ville d’Azemmour située à quinze kilomètres à peine de Mazagan. Les Lusitaniens avaient déjà Azemmour sous leur domination et faisaient de Safi la plus importante place portugaise dans le Maroc central. Ce qui contredit certains récits récents, dont celui de Joseph Goulven (1917) qui affirme : « Balloté par des vents déchaînés, qui séparèrent les galères, le vaisseau-capitaine, flottant au gré des courants, arriva en face d’une vieille tour abandonnée dite du Cheikh El Boreja, et sise à dix kilomètres environ à l’ouest d’Azemmour. L’équipage débarqua sur la plage, et s’avançant un peu dans ce nouveau pays, aperçut une autre tour qu’il fortifia, afin de pouvoir se défendre, si les Maures du voisinage venaient pendant le temps que nécessiteraient les réparations du navire endommagé par la tempête » (Joseph Goulven, dans son livre « La place de Mazagan sous la domination portugaise, 1502-1769 »). Un récit qui ressemble étonnement à l’histoire de Robinson Crusoé qui, victime d’un naufrage, s’aventure dans la jungle d’une île, découvre la barbarie et entame sa mission civilisatrice…
Lire la suite de l’article dans Zamane N°101 (avril 2019)