Dans ses Mémoires récentes, Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général de l’ONU, confirme ses relations houleuses avec le Maroc. Il revient en particulier sur un épisode tendu qui s’est tenue en 2016…
Durant ses mandats au Secrétariat général de l’ONU entre 2007 et 2016, Ban Ki-moon ne s’est pas fait beaucoup d’amis à Rabat. Les relations entre l’ancien patron de l’ONU et Rabat ont, en effet, été entachées par plusieurs épisodes de désaccord, voire d’hostilité. Un secret de polichinelle qui vient d’être dévoilé par le principal intéressé. Dans ses mémoires publiés, il y a quelques jours, et intitulées «Resolved: Uniting Nations in a Divided World» (Résolu : Unir les Nations dans un monde divisé), Ban Ki-moon revient sur son inimité avec la diplomatie marocaine et s’en explique. Le diplomate sud-coréen s’exprime en particulier sur la polémique engendrée par sa visite des camps de Tindouf en 2016. Il révèle d’abord que Rabat aurait tenté de l’en dissuader en justifiant que le roi voulait le recevoir personnellement mais que son «agenda serré» ne le lui permettait pas. Au final, l’ex-patron de l’ONU a bien effectué son déplacement dans le fief du Polisario où il est accueilli par des jets de pierre, signe de mécontentement des initiatives onusiennes dans le dossier du Sahara. Dans la foulée, Ban Ki-moon, encore secoué par sa visite, évoque une «occupation» pour décrire la situation de ce dossier. «Je savais que ce mot était très sensible pour les Marocains, mais j’étais tellement affecté par ce que j’avais vécu cette après-midi et tellement ému que j’ai parlé sans censure. En fait, j’avais dit la vérité», se justifie-t-il dans ses Mémoires. Rabat aurait aussitôt réagi en envoyant au siège new yorkais de l’ONU l’ancien ministre des affaires étrangères, Salah Eddine Mezouar. Toujours selon Ban Ki-moon, le chef de la diplomatie chérfienne lui aurait «ordonné» de s’excuser auprès du gouvernement marocain et de Mohammed VI pour l’usage du mot «occupation». Tout en affirmant qu’il ne regrette pas sa gestion du dossier du Sahara, l’ancien chef de l’ONU conclu son passage sur le Maroc en écrivant ; «Nous ne pouvons pas atteindre les gens qui non seulement ne sont pas d’accord, mais qui refusent aussi de nous écouter. On n’arrive à rien avec ces personnes et il est important de savoir quand arrêter d’essayer».