Parmi les expéditions des pirates et des corsaires, certaines impressionnent par leur audace. Loin de se contenter du littoral marocain, certains raïs n’hésitent pas à s’aventurer dans les contrées les plus lointaines. C’est ainsi que ces intrépides rôdent jusqu’aux confins de terres connues…
Lorsque les paisibles pêcheurs de la Nouvelle Ecosse, au large de l’actuel Canada, se plaignent des équipages «barbaresques», le monde maritime de l’époque comprend alors que les corsaires maghrébins n’ont plus de limite. L’Atlantique, la Manche et la mer du Nord n’échappent plus aux appétits sans cesse grandissants des corsaires « maures ». La course « haut de gamme », comme la qualifie l’historienne et spécialiste de la question Leïla Maziane, se développe dès le début du XVIIème siècle. Pourtant, les difficiles conditions de navigation de l’époque n’incitent pas à s’aventurer loin des principales bases de la piraterie maghrébine, à savoir Salé et Alger. Bravant les dangers, d’impétueux capitaines de vaisseaux (les raïs) voient en la course océanique un moyen de s’enrichir plus rapidement. Le littoral des chrétiens regorge en effet de proies plus intéressantes les unes que les autres. Car, au cours du XVIIème siècle, les navires anglais, français ou espagnols sillonnent l’Atlantique, chargés des fabuleuses richesses extraites de l’Amérique. De plus, réussir à capturer des otages occidentaux est toujours la garantie d’une rançon conséquente.
Ces raids en haute mer sont également grandement facilités par la connaissance du «terrain», fruit de l’expérience de nombreux renégats passés au service des corsaires du Maghreb. Afin de maximiser la réussite des ces audacieuses expéditions, les principaux bastions de pirates n’hésitent pas à unir leurs flottes. C’est ainsi que les marins de Salé et d’Alger ont souvent eu l’occasion de collaborer étroitement dans l’objectif de mener des raids dans les contrées lointaines. Leurs aventures n’en sont que plus spectaculaires…
Par Sami Lakmahri
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