En plus des milliers de victimes et de blessés terrassés par le tragique séisme survenu la nuit de vendredi à samedi dernier, le Maroc constate impuissant la destruction d’un patrimoine parfois millénaire…
À l’heure où les secouristes tentent encore de sauver des vies humaines coincées sous les décombres, l’impact du terrible séisme qui a ébranlé la région d’Al Haouz a déjà livré son tragique verdict concernant le patrimoine local. La catastrophe a en effet touché l’histoire en plein cœur avec la destruction totale ou partielle. À Marrakech d’abord, où les photos et vidéos du chaos causé par la secousse abondent pour témoigner des dommages d’un centre-ville classé patrimoine mondiale de l’UNESCO. La célèbre mosquée de la Koutoubia, vitrine de la splendeur almohade, construite au milieu du XIIème siècle, a fortement tangué sans pour autant s’effondrer. Pour autant, d’importantes fissures y sont apparues mais ne menacent pas l’édifice. Ce n’est hélas pas le cas du minaret de la mosquée Kharbouch, située à la lisière de la place Jmaa el-Fna, qui s’est effondré durant la secousse. Dans la vieille médina, les bâtisses les plus anciennes, essentiellement celles du quartier du Mellah, n’ont pour la plupart pas résisté aux chocs. En ce moment même, les ingénieurs urbanistes sont à pied d’œuvre pour un inventaire des dégâts subis dans le quartier. Ailleurs qu’à Marrakech, dans les montagnes du Haut Atlas, où le séisme a libéré toute sa violence, l’ampleur de la catastrophe est sans précédent. La Mosquée de Tinmel, à 80 kilomètres au sud de Marrakech, fief historique des Almohades, a été durement touchée. Des pans entiers de l’édifice se sont écroulés alors même que des travaux de restauration étaient en cours depuis plus de six mois. Des efforts réduits à néant en quelques secondes à peine. Le ksar d’Aït-Ben-Haddou, également classé au patrimoine mondial de l’Unesco, a aussi été sérieusement touché par la catastrophe. Le site surplombé par un grenier collectif (stockant des denrées alimentaires) serait fortement endommagé. Agadir, ville martyre du séisme de 1960, a subi également d’importants dégâts, pour n’en citer que la Kasbah d’Agadir Oufella, elle aussi d’être rénovée il y a quelques années. De quoi rappeler des souvenirs douloureux. Si l’urgence est aujourd’hui liée à l’assistance humaine dont a besoin la population touchée par la catastrophe, le bilan des dégâts qu’a subi le patrimoine historique du Maroc sera sans doute lourd. Le 9 septembre, Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a apporté sur X (anciennement Twitter) son soutien au peuple marocain : « Notre Organisation soutiendra les autorités marocaines pour inventorier les dégâts dans les domaines du patrimoine et de l’éducation, mettre les bâtiments en sécurité et préparer la reconstruction».
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