Au moment où la France prend conscience que ses colonies vont lui échapper, elle tente le tout pour le tout. Sa cible ? Le Sahara, un territoire vaste comme l’Europe, qui renferme du pétrole. Elle crée alors un véritable ovni juridique, aux ambitions opportunistes.
Voici un cas d’école d’«entêtement colonial». Au début des années 1950, la France est encore chez elle en Afrique, mais plus pour longtemps. Et elle le sait très bien. Dans un soubresaut aussi désespéré qu’intéressé, certains tentent de trouver une ultime solution pour faire perdurer la colonisation, sous une forme plus « acceptable ». En ligne de mire : le Sahara, qui compte plusieurs provinces françaises, administrées soit par le ministère de l’Intérieur, soit par le ministère des Colonies. Un territoire vaste comme la moitié de l’Europe, qui s’étend non seulement sur les régions sahariennes de l’Algérie et du Maroc, mais aussi sur le territoire saharien de la régence, en Afrique Occidentale française (AOF) et en Afrique Equatoriale française (AEF), et sur une partie de la Mauritanie, du Soudan et du Niger. Le tout, doté d’un sous-sol potentiellement riche en ressources minières, surtout pétrolières, ce qui multiplie les enjeux économiques et politiques. Pour les Français, l’idée est donc d’unifier toutes ces provinces, et ainsi maintenir, puis développer, ses intérêts.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°102 (mai 2019)