En 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Albert Einstein adresse une lettre à Franklin Roosevelt. Il informe le président des États-Unis sur les usages du nucléaire dans la fabrication des bombes.
Dans sa lettre, Albert Einstein dit avoir reçu le travail manuscrit de deux chercheurs. En se basant sur les résultats des études effectuées par Leó Szilárd et Enrico Fermi, Einstein arrive à construire des hypothèses sur les futures utilisations de l’uranium dans le domaine des énergies. Plus loin dans sa lettre, il évoque la possibilité de provoquer des réactions nucléaires en chaîne dans une grande quantité d’uranium, «laquelle permettrait de générer beaucoup d’énergie et de très nombreux nouveaux éléments de type radium ».Les hypothèses d’Einstein paraissent telle une prémonition, surtout lorsqu’il avance que ces réactions donneraient lieu à la fabrication de bombes destructrices : « Des bombes d’un genre nouveau et d’une extrême puissance pourraient être construites. Une seule bombe de ce type, transportée par un navire et explosant dans un port pourrait en détruire toutes les installations ainsi qu’une partie du territoire environnant ».
La lettre nous apprend même que le célèbre physicien a indiqué à Roosevelt les principales régions riches en uranium, tout en le mettant en garde sur ces utilisations par d’autres pays. Il insiste auprès du président sur l’urgence d’envoyer officieusement un chargé de mission pour s’enquérir du développement de l’usage nucléaire dans l’armement : « l’Allemagne vient d’arrêter toute vente d’uranium extrait des mines de Tchécoslovaquie dont elle s’est emparée. (…) On a entrepris de répéter des expériences américaines sur l’uranium ». Le 6 août 1945, les États-Unis larguent leur première bombe nucléaire sur Hiroshima, mettant ainsi fin à la Seconde Guerre.