S’il y a une histoire que le monde arabo-musulman n’a jamais arrêté de ressasser, c’est bien celle d’Al-Andalus. Mais nous a-t-on, justement, tout dit de cette histoire ? Ne l’a-t-on pas, quelque part, idéalisée, voire survendue ? Comment cette histoire a été vécue et perçue des deux côtés de la Méditerranée ? Avec quelles répercussions sur le monde d’aujourd’hui ? Zamane revient sur les contours du « mythe » Al-Andalus et en démonte, un à un, tous les ressorts. Bonne lecture…et bon voyage.
L’Andalousie n’est pas qu’un espace géographique, ou une séquence historique, mais une idée, et c’est pour cela qu’elle a la vie dure et se moque des configurations géographiques, des découpages idéologiques, non sans grincement chez nos voisins du nord. Chez l’Arabe d’Arabie, elle renvoie au paradis terrestre, et quand les musulmans ont été forcés de la quitter, elle est devenue le paradis perdu (al firdaous al mafkoud). Qui parmi nous n’a pas appris les vers d’Ibn Khafaja sur les bancs de l’école, sublimant ce paradis sur terre et louant ses enfants, sans distinction, que n’atteindra aucun enfer. Et de Djeddah à Damas, sans parler de Tunis, Tlemcen ou Fès, l’Andalousie vit, par ces renvois historiques, de noms, d’imaginaires et d’incantations. Elle vit aussi, par cette âme qui n’a pas été altérée, à Fès, Chaouen, Tlemcen ou Stoute, dans les parages de Tunis. Elle vit encore, par le savoir-vivre et le savoir-faire de ceux qui s’y identifient, non sans suffisance des fois.
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