À la ville comme à la campagne, les révoltes au Maroc du XIXe siècle en disent long sur leur époque et permettent de mieux appréhender les dernières énigmes de cette société, juste avant qu’elle n’entre dans l’ére du protectorat.
Au départ, ce constat d’un usage au Maroc du 19e siècle. Lorsque le souverain est à Fès, il est représenté par un khalifa à Marrakech, et vice versa. Le khalifa est généralement un très proche parent du souverain (fils, frère ou neveu) ; il est entouré d’une cour miniature, c’est un vice-roi et un prince en situation d’apprentissage du pouvoir sultanien. Or, au cours du dernier tiers de ce siècle, deux révoltes qui ont eu un grand retentissement se sont produites au tout début de deux règnes successifs, celui de Hassan 1er, considéré généralement comme le sultan fort et réformateur, et celui d’Abdelaziz, dont le nom est lié au traité d’Algésiras qui fut le prélude au Protectorat. En 1873, les tanneurs de Fès se sont révoltés contre la pression fiscale. Et et en 1894, la tribu des Rehamna a attaqué la ville de Marrakech à la suite de l’éviction de son caïd Abdelhamid Rahmani.
La première révolte éclate à Fès au moment où le nouveau sultan est à Marrakech, et la seconde révolte éclate aux abords de Marrakech au moment où le nouveau sultan est à Fès. Ce qui nous a paru pertinent dans une comparaison entre les deux événements, ce sont surtout leurs modalités, et ce qu’ils révèlent par rapport à la société et au contexte mouvementé de l’époque.
Par Abdelahad Sebti
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