L’histoire l’oublie parfois, mais c’est au Mont Baddou, dans le Haut-Atlas oriental, que la «pacification» du Maroc a enfin pris fin en 1933. Retour sur une résistance populaire héroïque.
La résistance des Marocains face à la colonisation franco-espagnole de 1908 à 1934 est problématique. Contrairement à celle des années 1953-1956, elle a été livrée par les tribus aux autorités du Protectorat, dûment mandatées, comme le stipule l’article 2 du Traité de Fès du 30 mars 1912: « S. M. le sultan admet dès maintenant que le Gouvernement français procède, après avoir prévenu le Maghzen, aux occupations militaires du territoire marocain qu’il jugerait nécessaires au maintien de l’ordre et de la sécurité des transactions commerciales et à ce qu’il exerce toute action de police sur terre et dans les eaux marocaines ».
Les tribus qui avaient livré bataille au colonisateur ne pouvaient imaginer que le sultan puisse être faible à ce point pour confier à des étrangers la pacification du pays. Elles avaient donc massivement opposé une résistance acharnée aux armées coloniales. Les livres et les manuels d’histoire mentionnent, parfois brièvement, quelques-uns de ces épisodes, mais en éclipsent d’autres, pourtant dûment attestés par la mémoire orale locale et par les archives et les écrits coloniaux. Commencée dès 1908, la résistance s’est poursuivie après la Première guerre mondiale (1914-1918). Suspendue à cause de la guerre du Rif (1921-1926), elle reprendra ensuite jusqu’à la bataille du Djebel Baddou en août 1933.
Par Ahmed Skounti
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On estime à combien les pertes de nos martyrs pendant cette période? Est-ce qu’il y a eu des recherches à ce propos? Les Français ont laissé combien de soldats sur les terres marocaines? Les espagnols donnent deschiffres, mais je n’ai jamais lu à propos des notres et ceux des occupants français. Sait-on?
D’après Michel Abitbol (Hisroire du Maroc) cette guerre a coûté la vie à 44 000 militaires français et à plus de 600 000 « marocains ».