La poésie, qui est l’un des modes d’expression les plus importants de la culture judéo-marocaine, recouvre une réalité culturelle et religieuse spécifique à la communauté juive vivant originellement en terre arabo-musulmane, où dominent la langue arabe et l’islam depuis le Moyen Âge.
La poésie judéo-marocaine, qu’elle soit religieuse ou non, n’est pas à l’instar de toutes formes d’art, artifice social. Elle est l’un des moyens de transmission de tout un héritage à travers le temps, et au fil de l’histoire judéo-marocaine. Elle a aussi cette particularité d’être rarement déclamée ou dite, elle est lyrique, chantée, accompagnée de la harpe, de la flûte, de la lyre ou du tambourin. Une poésie laissée comme une empreinte dans le temps derrière des murailles, où silence rimait avec paix, où le brouhaha des ruelles annonçait l’arrivée des fêtes, où les odeurs et les parfums se répandaient dans l’air comme un chant poétique.
Interférences poético-musicales
Dès le Moyen Âge, poésie et musique étaient devenues dans les cours andalouso-arabes et arabo-berbères, autant que dans les milieux populaires, des ingrédients complémentaires presque inséparables, d’une même praxis culturelle, entrant toutes les deux, à travers le chant vocal accompagné ou non d’instruments, dans la jouissance festive des joies humaines comme dans la célébration mystique des vertus divines.
Par Myriam Alila
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