Les sociétés peuvent être aussi définies par ce qu’elles mettent dans leurs assiettes. C’est le cas du Maroc, où un fil bien visible relie traditions culinaires et revendication identitaire.
La nourriture est un marqueur identitaire tout comme la langue, les croyances et le comportement social. L’étude des traditions culinaires est un domaine de l’anthropologie par excellence, mais au cours des dernières décennies, les historiens donnent de plus en plus d’importance à cet aspect essentiel de l’évolution humaine.
La recherche de la nourriture est une activité naturelle que l’homme partage avec les animaux. Le passage de l’acte alimentaire visant à satisfaire un besoin physiologique naturel à la codification du manger au sein d’une société ordonnée est un événement majeur de l’histoire humaine. En effet, l’apparition de la cuisine et des traditions culinaires qui vont avec constituent une transition capitale dans l’évolution de l’homme, de l’état de nature à l’état de culture.
Du point de vue social, la nourriture n’est pas moins importante que la langue ou la religion dans le façonnement de l’individu et de la société. Ce n’est pas la nourriture en elle-même qui est importante, mais le rituel et les traditions qui vont avec. En effet, ce sont les habitudes alimentaires, la façon de manger et le sens qu’on donne à la consommation de la nourriture qui font toute la différence.
Par Mohamed El Mansour
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 69-70