Les opposants au régime de Hassan II, parfois biberonnés au marxisme et au panarabisme, étaient, comme cette période en a produit beaucoup, des idéalistes qui allaient payer, certains de leur vie, le prix de leur idéal. Récit d’une période mouvementée qui a laissé des cicatrices profondes dans la société marocaine.
Nos témoins, comme les études publiées, insistent sur l’impact décisif du contexte historique global quant à la naissance et le développement du mouvement révolutionnaire au Maroc, et notamment l’organisation Ilal Amam. Les premiers balbutiements d’une gauche marxiste, critique envers le Parti communiste marocain (PCM), ont lieu au milieu des années 1960. Ses noyaux, qui n’ont pas encore pris forme, commencent à se cristalliser à la faveur des manifestations populaires de mars 1965 à Casablanca. Non seulement le PCM ne soutient pas ce mouvement de rue contre le régime, mais ses dirigeants vont jusqu’à affirmer que « rien de bon ne pourra en sortir », se rappellent Ali Fkir et Abdelhamid Amine, tous deux jeunes militants du PCM. Ils affirment qu’ils étaient plus que révoltés, indignés, par cette prise de position du parti, qui frôlait à leurs yeux la trahison.
Un monde en ébullition
Trois autres événements successifs vont accélérer l’élaboration d’un projet politique révolutionnaire au sein même des cellules du parti communiste. Ce projet est dirigé contre la direction et le discours politique du parti. Le premier événement est la guerre israélo-arabe de juin 1967.
Par Maâti Monjib
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