Comment quelques étudiants de gauche ont osé s’opposer à Hassan II au sein d’une simple organisation estudiantine, d’obédience de gauche, au risque de leur vie ? Comment cette même organisation estudiantine a viré idéologiquement, enterrant le passé militant de ses fondateurs ? Explications.
Des associations d’étudiants et d’élèves du secondaire ont existé dès avant la fondation de la première université marocaine moderne en 1957 à Rabat. Les élèves de la Medersa Benyoussef à Marrakech et de la Qaraouiyine s’organisaient en association et organisaient des activités culturelles et politiques. De grands résistants et nationalistes se sont fait les dents dans ces groupes. Nous pouvons citer, parmi eux, Allal El Fassi, Fqih Basri et Bachir Bouras El Figuigui.
Au début était la gauche
À l’étranger, et notamment en France, les étudiants marocains adhéraient dès les années 1920 à des associations et syndicats étudiants comme l’Association des Etudiants Musulmans d’Afrique du Nord (Aemna). Celle-ci, cofondée à Paris par Ahmed Balafrej, sera présidée une trentaine d’années plus tard par Omar Benjelloun.
À l’indépendance du Maroc, des membres d’associations estudiantines et des étudiants de l’Istiqlal fondent, en décembre 1956, l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). Un prince est choisi comme son président d’honneur, en l’occurrence le futur roi Hassan II. Les jeunes nationalistes de l’Istiqlal dominent totalement l’organisation, et s’ils font un tel «cadeau» au Palais, c’est pour faire plaisir à MohammedV qu’ils considèrent, à l’époque, comme l’un des leurs.
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