Tout n’a pas été dit sur la marche du royaume pendant la deuxième guerre mondiale. Récit d’un épisode exceptionnel où le sultan et les nationalistes ont pris de gros risques pour composer avec des événements hors du commun.
Un soutien inconditionnel à la France. Des ressources en hommes et en vivres. Défaite mais résistance au régime de Vichy et opposition à ses lois fascistes. Accueil des troupes américaines puis retour à la normale. C’est en substance l’histoire officielle du Maroc pendant la seconde guerre mondiale. Mais la réalité est bien plus complexe. Luttes d’influence, complots et propagandes se trament dans les coulisses d’une période trouble où la France a bien failli «perdre» le Maroc.
Honneur à Mohammed V
Le cinquième anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 est célébré comme il se doit dans la capitale française. Le général De Gaulle jouit d’un prestige inégalé et la France se remet à croire en l’avenir. Les festivités sont aussi l’occasion des récompenses. Ceux qui ont toujours cru à la victoire de la «France Libre» sont honorés. Parmi les distingués en cette journée du 18 juin 1945, figure un seul chef d’Etat étranger. Il s’agit du sultan Mohammed Ben Youssef, futur roi Mohammed V, fait «Compagnon de la Libération». L’instant où le général accroche la médaille sur le burnous du sultan est devenu une image pour l’Histoire. Ce cliché symbolise le dénouement de six années d’un conflit barbare tel que l’humanité n’a jamais connu. Il est la marque d’un dévouement sans faille d’un peuple et de son souverain envers son protecteur. Une image idyllique qui conforte à la fois les Marocains et les Français, qui peuvent montrer au monde leur attachement à leurs colonies et la passion qui anime leur relation.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°95