Les côtes marocaines, que ce soient celles de la Méditerranée ou de l’Atlantique, ont vécu une longue période faite de tumultes, de bravoure et de grand brigandage. Nous parlons bien entendu de la course. Et que d’aucuns appellent, aujourd’hui encore, «jihad marin». Des corsaires marocains ont semé la terreur non seulement en Méditerranée et dans l’Atlantique, mais également en Mer du Nord. Des pirates basés à Salé ont poussé l’audace, il y a des siècles, jusqu’à piller les côtes de la Grande-Bretagne et même de l’Islande et de Terre-Neuve. Raconter leur histoire, c’est aussi raconter leur audace. Le dossier entre vos mains vous présente des textes qui vont du quasi-thriller à l’étude éclairante et détachée.
Le pirate est défini par le dictionnaire de l’Académie Française comme suit : «Écumeur de mer, celui qui, sans commission d’aucune puissance, court les mers pour voler, pour piller». Le terme «commission» est crucial car c’est bel et bien la commission délivrée par un gouvernement qui différencie le corsaire, mercenaire légal, du pirate, criminel et hors-la-loi. Si un pirate s’aventure en mer de sa propre initiative et pille pour son compte personnel, le corsaire, lui, travaille dans la légalité car il est porteur d’une délégation officielle. Dans la réalité, la ligne de démarcation entre pirate et corsaire est extrêmement tenue. À voir les dégâts et les souffrances qu’ils causaient, avec un arbitraire et une cruauté sans limites, il est impossible de privilégier l’un ou l’autre.
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