Comment artistes et intellectuels se sont mêlés, parfois inconsciemment, à cette entreprise qui a présenté le Marocain comme représentation d’une sous-civilisation… à combattre et à corriger.
Pour avoir une image claire du royaume, les autorités françaises avaient réussi à introduire une armada d’informateurs auprès des sultans marocains. Elles n’ont pas, non plus, hésité à utiliser des informations, des analyses ou des chroniques dont les auteurs n’étaient pas nécessairement au service de l’administration. Mais l’armée des ethnologues, anthropologues, géographes, linguistes, sociologues, avaient besoin de l’administration ; pour aller explorer un pays aussi dangereux que l’était le Maroc de l’époque, il fallait en plus du soutien matériel (bourse d’étude) une garantie de sécurité ; et cela relevait de l’armée. On pouvait trouver entre autre : ceux qui cherchaient l’information ; ceux qui cherchaient à convaincre le Français moyen (lecteur, contribuable) de l’utilité de l’intervention coloniale au Maroc ; ceux qui présentaient le visage barbare du Maroc pour montrer la nécessité d’intervenir afin de délivrer les populations de l’anarchie ; ceux qui regardaient le Maroc par amour et fascination, et dont les travaux ont été utilisés.
Par Moulim El Aroussi
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