C’est dans les hauteurs montagneuses, au moyen d’une poésie belle et populaire, que des générations de femmes ont acquis, très tôt, leur indépendance…
En ce qui concerne les droits des femmes et, de manière générale, les droits de l’homme, le Maroc est souvent désigné dans les médias occidentaux comme un pionnier et un État musulman exemplaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il est dépeint comme libéral, progressiste, modéré et orienté vers la réforme. L’une de ces réformes dans le domaine des droits des femmes et du droit de la famille est celle du code de la famille (Mudawwanat al-Usra) qui a eu lieu en 2004. Ce nouveau texte a permis de comprendre l’attitude du roi : il a montré qu’il juge nécessaire de progressivement émanciper son peuple, femmes incluses. En outre, la Constitution de 2011 garantit par la loi l’égalité des droits et la même protection aux hommes et aux femmes, tandis que la loi récemment adoptée sur la violence à l’égard des femmes protège les victimes et criminalise toute forme d’abus domestique, quelque chose de complètement inconnu dans la plupart des pays de la région.
Ce n’est pas un secret, cependant, que la situation réelle est loin d’être idéale. Dans une large mesure, cela est dû au fait que le concept de droits des femmes au sein d’une société a de nombreuses dimensions : islamique et universelle, individuelle et collective, privée et publique, traditionnelle et moderne. Et il est extrêmement difficile pour la société de trouver l’équilibre entre ces dimensions et de s’y ajuster, compte tenu de la tapisserie/mosaïque dont est constitué le Maroc en tant que nation.
Par Sarali Gintsburg & Jacques Jawhar Vignet-Zunz
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