Continuons notre exploration du parler marocain, et de ses origines historiquement multiples et, parfois, oubliées…
Xème siècle après la chute des Idrissides, l’historien Colin rapporte le cas d’exécutions «qui amenèrent la dispersion des chérifs dans le massif montagneux de Jbala, où ils fondèrent plusieurs petites principautés indépendantes qui devinrent autant de centres de civilisations urbaine islamique et d’arabisation». Concomitamment à ces facteurs secondaires de diffusion de la langue arabe, fait surface la vague hilalienne. Elle se situe aux alentours du XIème siècle. La tribu des Banu Hilal va en réalité faire le jeu d’un repositionnement stratégique des Fatimides installés désormais en Égypte. La nouvelle dynastie cairote voit d’un mauvais œil l’émancipation progressive de ses anciens vassaux de l’Ifriqiya. Pour mettre fin à leur velléité autonomiste, elle lance les Banu Hilal dont les chroniqueurs de l’époque feront un véritable fléau démographique. À cet égard, ils sont ce que les Peuples de la Mer furent aux peuplades méditerranéennes à l’âge de Bronze.
Par Farid Bahri
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