L’étoile du premier danseur de ballet marocain et plus célèbre chorégraphe du royaume, ne brille plus. Lahcen Zinoun est mort le 16 janvier dernier à Casablanca à l’âge de 80 ans. Bref retour sur le parcours d’un phénomène…
C’est un pionnier dans son domaine qui nous quitte. Lahcen Zinoun, bien qu’il ait été un artiste pluridisciplinaire, à la fois peintre et sculpteur, restera dans les mémoires comme le premier danseur contemporain marocain à s’être autant illustré dans ce domaine. Un chemin qui n’était pourtant pas tracé pour ce casablancais d’origine modeste. Un parcours qu’il avait confessé à Zamane lors d’un entretien (à lire dans le numéro 126) où il revient sur son coup de foudre pour la danse au Conservatoire de son quartier «Je suis aussitôt descendu en courant à la direction pour demander s’il était possible de m’inscrire au cours de danse. On me répond avec enthousiasme que la discipline manquait de garçons et qu’on m’y accueillerait avec plaisir. J’étais aux anges même si je savais ca serait difficile pour moi». L’obstacle est incarné alors par son père «Le jour où il a appris que je dansais, un carton contenant mes affaires étaient déjà prêt. Lorsque je suis rentré à la maison il me l’a jeté à la figure en me disant « si tu veux danser, tu quittes la maison ». J’ai choisi et je me suis en allé». C’est à Bruxelles, en Belgique, que Lahcen Zinoun va parfaire sa formation aux côtés d’icônes de la danse contemporaine. Plus tard, son pays natal lui reconnaît son talent et il en devient un véritable ambassadeur artistique. Un domaine désormais orphelin de l’un de ceux qui ont contribué à l’enrichir.