À partir du VIIIème siècle, à la faveur de la conquête arabe, le commerce transsaharien connaît un véritable essor, et ce jusqu’au XIXème siècle. L’or et le sel sont des marchandises très prisées. Mais aussi, et surtout, les esclaves.
L’esclavage des populations noires remonte à la Haute Antiquité. Déjà, au deuxième millénaire avant notre ère, la Nubie fournissait des captifs noirs aux pharaons d’Egypte. Un peu plus au sud sur le Nil, l’Empire de Méroé (qui fait partie de l’actuel Soudan) a poursuivi la même pratique. Au IIème siècle après notre ère, c’est un marchand grec qui fait état, dans un ouvrage intitulé « Périple de la mer Érythrée», d’exportations d’esclaves noirs depuis la côte de Somalie. Sous la période romaine, l’Afrique du Nord suffisait à fournir les jeux du cirque en animaux sauvages, tandis que l’ivoire –une marchandise très prisée- provenait d’Asie et transitait par la mer Rouge et l’Egypte. En fait, le commerce des esclaves n’a pris son essor qu’au début du VIIIème siècle, juste après la conquête de l’Afrique du Nord par les Arabes. Au temps des premières conquêtes, les Arabes considéraient le Maghreb comme « une terre de butin et de prédation, une pépinière d’esclaves », selon Roger Botte, dans « Les réseaux transsahariens de la traite de l’or et des esclaves au haut Moyen-âge : VIIIème-XIème siècle ». Les Berbères ont donc été réduits en esclavage ; certains récits musulmans font état d’une véritable hémorragie humaine.
Par la rédaction
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