Le 24 octobre 1870, les juifs algériens accèdent à la citoyenneté française après avoir été considérés, comme les musulmans, des indigènes de la république. Retour sur cet épisode singulier dans l’histoire coloniale du Maghreb.
La naturalisation des juifs d’Algérie est acquise en vertu du Décret Crémieux, suite à une lutte acharnée des consistoires israélites et d’un nombre de juifs français. À l’exception des juifs du Mzab, l’ensemble des israélites du pays deviennent citoyens et sont soumis aux lois civiles au détriment de la Loi mosaïque. Par conséquent, certains juifs conservateurs ont préféré quitter la terre de leurs ancêtres. Ce décret suscite, dans les milieux des colons comme en métropole, une vague de contestation et devient un thème du discours antisémite de la fin du XIXème siècle et l’objet de plusieurs mythes et spéculations. Il va sans dire que la colonisation a profondément transformé la situation des populations juives en Afrique du Nord, notamment en Algérie où l’administration française leur a réservé un traitement particulier dès le début du projet colonial. En 1841, la juridiction des juifs est confiée aux tribunaux français, mis à part pour les questions de statut personnel (mariage, divorce, succession…), bien que les juifs aient été fortement encouragés à contracter leurs mariages devant les officiers d’état civil.
Par Salma Hargal
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