La pandémie du coronavirus, qui frappe actuellement le Maroc et le reste du monde, n’est pas sans rappeler, par certains aspects, ses grandes «devancières» : choléra (alias «Bouglib»), typhus… et surtout la peste, qui a redessiné à elle seule la carte du monde.
Zamane déclenche la machine à remonter le temps et plonge au cœur du Moyen Âge, mais aussi du Maroc dit précolonial, voire colonial aussi, pour vous raconter, d’abord, ce qui s’est passé. Ensuite, pour vous donner les clés pour analyser, comprendre, et sans doute trouver les liens et les connexions entre tous ces drames du passé et ceux que l’on vit en ce moment…
Maladies, calamités naturelles, impact démographique, implications économiques, politiques, rôle et poids de la religion, des coutumes, superstitions, rituels…
Zamane revient sur ces histoires et ce passé où les enseignements ne manquent pas. Avec, en prime, un journal de bord tenu par un officier de santé français, datant du XIXème siècle, et un témoignage vibrant, émouvant, et plus proche de nous dans le temps, puisque remontant à la période coloniale.
Bonne lecture… et bon confinement à toutes et à tous.
À elle seule, la peste, maladie majeure ayant sévi dans le Moyen Âge, a emporté des centaines de milliers de personnes au Maroc. Cas des régions de Doukkala et de la Chaouia, sans oublier Fès qui connut un épisode de 20.000 morts d’un seul coup. Quant à la peste noire, variante de peste qui a sévi à l’état de pandémie mondiale dans le XIVème siècle, elle a littéralement détruit Salé. Ce ne sont là que des exemples. Il y en a d’autres…
Trois siècles où le Maroc a tout perdu
La période s’étendant entre la deuxième moitié du XIIIème siècle et la première moitié du XVIème, et couvrant à peu près trois siècles, a été cruciale. Cette époque, qui a été marquée par de profonds bouleversements économiques, politiques, culturels et démographiques dans le monde, a été aussi marquée par le déclin des structures de l’Etat marocain, entrainant dans sa chute l’ensemble des composantes de la société. Dans le même temps, cette période a connu une longue succession d’épidémies, précédées ou accompagnées par des épisodes de sécheresse ou de famine. Le lien de cause à effet est peut-être évident, même si cette période n’a été, malheureusement, que très peu documentée par les historiens et chroniqueurs de l’époque. En effet, la tâche se complique devant l’absence de données démographiques précises, ce qui rend de facto l’impact économique difficile à chiffrer. Sans oublier que la majorité des victimes de ces épidémies, appartenant aux classes populaires, constituaient la première «main d’œuvre» et cheville ouvrière de cette économie.
Dossier coordonné par la rédaction
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