Que disent vraiment le Coran et la Sunna à propos de l’esclavage ? L’islam est-il une religion qui a prôné l’abolition de l’esclavage de façon franche ou bien a-t-il dû s’adapter à la réalité de la société ? Eléments de réponse.
Dans l’Arabie préislamique, comme partout ailleurs, l’esclavage était déjà pratiqué. Très largement, puisque les esclaves constituaient la première marchandise des caravanes qui sillonnaient la région. Malek Chebel, anthropologue, évoque « un héritage de l’Antiquité orientale, comparable à celui qui s’exerçait au temps des Hébreux à Rome ou dans la Chine ancienne». La servitude ordinaire est donc totalement admise dans l’Arabie préislamique depuis la plus haute Antiquité, notamment à la cour des seigneurs du Hedjaz (lieu de naissance de l’islam), mais aussi dans les contrées voisines, la Perse sassanide, la Mésopotamie et l’Egypte pharaonique où un esclavage économique et militaire était pratiqué aux dépens des Nubiens. Des êtres humains, souvent de couleur noire, étaient donc asservis pour accomplir des tâches domestiques ou servir de gardes du corps, mais il existait aussi un esclavage endogène. L’islam émerge dans une réalité de fait et considère, dès ses débuts, l’esclavage comme une calamité naturelle (excepté lorsqu’il s’agit de la servitude de l’ennemi, du captif, de celui ou celle qu’on acquiert après un achat, une guerre, une razzia ou un troc, ce qui élimine déjà beaucoup de cas).
Par Nina Kozlowski
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