Le 29 octobre 1923, fut déclarée la République, en Turquie, par Mustapha Kemal, envoyant une onde de choc dans tout le monde arabo-musulman, y compris au Maroc.
Le centenaire de la République est sans conteste un événement marquant dans l’histoire turque. Il consacre une rupture profonde avec l’histoire ottomane et son legs, et efface l’image de «l’homme malade» par un volontarisme moderniste. Mais c’est aussi une séquence importante dans la reconfiguration du Proche-Orient et partant du Moyen-Orient, post première guerre mondiale. La proclamation de la République en Turquie, prélude à l’abolition du califat, va impacter le monde arabe en profondeur, précipitant ses élites dans la guerre entre les modernes, à l’image des «Jeunes Turcs», et les anciens et traditionnalistes. L’acte de naissance de ce qui sera appelé le kémalisme, est la proclamation de la République, le 29 octobre 1923 à Ankara, nouvelle capitale qui remplace Istanbul. Les autres chainons qui s’inscrivent dans la modernisation du pays, voire sa sécularisation, conforteront ce qui sera l’idéologie de l’Etat turc jusqu’à une époque récente : le kémalisme. La proclamation de la République sera suivi par l’abolition du califat (1924), l’adoption un code de la famille établissant l’égalité entre l’homme et la femme, y compris dans les droits successoraux (1926), puis l’adoption de l’alphabet latin en lieu et place de l’alphabet arabe, pour la transcription de la langue turque (1928). Sur le plan extérieur, le kémalisme se définira par une orientation pro-occidentale, et une distanciation par rapport au monde arabe.
Par Hassan Aourid
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