Le Maroc vient de vivre un des pires épisodes d’inondations de son histoire récente. Des précipitations record qui confirment que l’Histoire se répète bel et bien.
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Le Maroc vient de vivre un des pires épisodes d’inondations de son histoire récente. Des précipitations record qui confirment que l’Histoire se répète bel et bien.
14 morts et des dégâts incommensurables. Tel est le triste bilan des fortes pluies orageuses qui se sont abattues sur les régions Sud-Est du Maroc ce week-end et qui ont eu des conséquences tragiques pour de nombreux habitants. Aujourd’hui plus qu’hier, les catastrophes naturelles liées aux inondations ou aux crues des oueds sont de plus en plus violentes et meurtrières. La densité de la population, la proximité des fleuves et affluents, la pauvreté des infrastructures et l’inconscience des riverains sont autant de facteurs qui rendent ces manifestations naturelles encore plus dramatiques. Néanmoins, la nature même du climat au Maroc expose le pays à des risques considérables. La majorité des territoires du royaume est en effet classée dans la catégorie semi-aride par les climatologues. De fait, le pays est sujet à des cycles chroniques de sécheresses entrecoupées par de violents épisodes de crues et d’inondations. À cause du manque de données et de témoignages, il est difficile de remonter loin dans l’histoire de ce type de catastrophe. Toutefois, les épisodes d’inondations au cours du XXème siècle sont mieux répertoriés. La mémoire collective des habitants de la ville de Sefrou n’est pas encore prête d’oublier les terribles évènements de l’année 1950. Le 25 septembre, l’Oued Agay déboule à toute vitesse sur la cité. La lame atteint six mètres de hauteur et tue plus d’une centaine de personnes. Le fleuve de la Moulouya, le plus important au Maroc en termes de débit, n’est pas en reste. Le 23 mai 1963, il emporte tout sur son passage et dévaste la vallée du même nom. Le nombre des victimes n’est pas connu, mais la violence de la crue est symbolisée par la destruction de l’assise de la rive gauche du barrage Mohammed V. Deux années plus tard, c’est au tour de la vallée du Ziz de subir les foudres des deux oueds qui la traversent. Le bilan est consternant. 25 000 habitants ont vu la destruction totale de leurs maisons. Plus récemment, la crue de l’oued dans la vallée de l’Ourika en août 1995 est encore un traumatisme. Le bilan officiel fait état de 150 morts et 88 disparus. Bien que les crues enregistrent les pertes les plus lourdes dues à la soudaineté et à la violence des coulées, les plaines atlantiques et le nord du pays ne sont pas épargnés. Dans ces régions, c’est la pluviométrie excessive qui cause les dégâts les plus importants. Ainsi, l’année 2003 enregistre des inondations catastrophiques dans plusieurs villes telles que Mohammedia, Nador, ou Al Hoceima. Des régions comme le Gharb sont certes plus régulièrement confrontées à ce genre de situation, mais ne sont malheureusement pas suffisamment équipées pour y faire face.