En 2015, l’Espagne adoptait une loi permettant aux juifs ayant des ancêtres expulsés en 1492 d’obtenir la nationalité espagnole. Plus d’un an plus tard, où en est-on ? Eléments de réponse.
En Espagne, depuis l’adoption de la loi, en juin 2015, accordant la nationalité espagnole aux juifs séfarades, descendants des juifs expulsés d’Espagne en 1492, les naturalisations vont bon train. En février dernier, le consulat d’Espagne à Jérusalem a ainsi octroyé la nationalité à 13 individus, tous israélo-marocains ou israélo-vénézuéliens, tandis que 19 membres de la mission diplomatique espagnole à Tel Aviv ont eux aussi obtenu le précieux sésame. Si à l’occasion d’une cérémonie solennelle tous ont juré fidélité à l’Espagne et à son roi, il s’agit bien évidemment d’une simple formalité. En réalité, cette loi très symbolique permet aux juifs séfarades d’obtenir la nationalité espagnole sans résider en Espagne et sans renoncer non plus à leur(s) autre(s) nationalité(s). En parallèle, depuis octobre 2015, le Conseil des ministres espagnol a accordé la nationalité espagnole à 4.302 descendants de juifs séfarades (juifs marocains en tête) par un décret royal, en dehors de la procédure classique. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces demandes traînaient depuis longtemps et qu’il était temps « d’accélérer le processus », selon Rafael Catala, ministre de la Justice. D’ici 2018, date à laquelle cette campagne de naturalisation prendra fin, près de 20.000 juifs séfarades devraient obtenir la nationalité espagnole, selon la Fédération des communautés juives d’Espagne.