Militants politiques, intellectuels, artistes ou sportifs, ils se Sont historiquement confrontés à l’éloignement et à l’altérité Pour mieux rebondir, se construire et réaliser des oeuvres Magistrales ou de véritables exploits. Tour d’horizon.
S’exiler pour s’en sortir. Emigrer pour réussir. Faire de son déracinement quelque chose de positif. Apporter ses différences, prendre de sa terre d’accueil et créer quelque chose d’unique. Voilà le cheminement de nombreuses personnalités marocaines, qui ont su transformer ce qui aurait pu devenir une véritable blessure en parcours initiatique ou en success-story. Voici quelques morceaux choisis. À l’ère du Protectorat, nombre d’exils (non pas forcés mais choisis consciemment) avaient des raisons politiques. Le but n’était pas de fuir un régime colonial ou vivre sous de meilleurs hospices, bien au contraire. Souvent, leur expérience à l’étranger leur a permis d’élargir leur univers mental, d’acquérir des armes intellectuelles pour combattre « leurs ennemis politiques » ou de mettre sur pied des projets afin de mieux diffuser leurs idées. Parmi ces migrants, Mohamed Ben Hassan Ouazzani, par exemple. Cet élève brillant, né au sein de la bourgeoisie de Fès en 1910, et parfaitement bilingue arabe-français. Après une formation à Rabat, il prépare son baccalauréat au Lycée Charlemagne de Paris puis entre à l’Ecole libre des sciences politiques en 1927. Il fait ensuite un passage au Collège de France, à l’Institut du journalisme et à l’Ecole des langues orientales. C’est dans ce cadre qu’il se lie à la fois avec des leaders nationalistes arabes (Chakib Arsalane, Messali El Haj) et plusieurs responsables politiques européens, notamment espagnols, à travers des activités associatives et les assises de la SFIO.
Par Nina Kozlowski
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 81-82